L’ERP, la tête dans les nuages…
On entend parler depuis plusieurs années déjà du cloud computing. Même si le grand public n’est pas encore initié, ce nouveau concept est déjà bien ancré dans nos habitudes. Comme Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir, nous utilisons tous le cloud à notre insu quand nous nous connectons par exemple à Gmail ou à Youtube. On parle alors d’applications en mode SaaS (Software as a Service), à savoir la mise à disposition d’une application à ses clients via Internet, mais il s’agit bien d’une des briques du cloud computing.
En effet, le cloud computing consiste à externaliser chez un fournisseur les différentes couches de son système informatique:
- La partie applicative (SaaS : Software as a Service)
- La plateforme (PaaS : Plateforme as a Service)
- L’infrastructure (IaaS : Infrastructure as a Service)
Le client délègue l’exploitation des ressources matérielles et logicielles puis le fournisseur le facture uniquement sur la base de la consommation effective de ces ressources.
Les bénéfices espérés sont nombreux :
- Rapidité et simplicité du déploiement des solutions ainsi que des montées de version
- Réduction des coûts d’investissement en infrastructures
- Optimisation et adaptabilité de la capacité de stockage de données, de la gestion des CPU ou encore de la bande passante
- Amélioration de la qualité du service assuré par des entreprises dont le cœur de métier est l’informatique.
Les pure players proposent depuis quelques années des solutions clé en main, notamment le précurseur Salesforce (CRM) qui est devenu le leader du marché des logiciels SaaS. Aujourd’hui, ils sont rejoints par les éditeurs traditionnels comme SAP, Sage ou encore Qualiac. Ceux-ci sont restés longtemps réticents à la virtualisation de leur solution qui remettait en cause leur modèle économique fondé sur la vente de licences “on-premise” et de contrats de maintenance pluriannuels. D’un point de vue technologique, les éditeurs ont dû acquérir de nouvelles compétences pour faire face à des problématiques comme la gestion d’un datacenter ou la gestion d’un réseau mondial fiable et sécurisé. Ils en ont profité pour également repenser leur organisation commerciale afin de s’adapter à la vente de services ou encore réfléchir à la meilleure stratégie marketing et éviter de cannibaliser leur offre classique.
Peu réactifs pendant plusieurs années, les “gros” éditeurs se lancent dans la bataille à coup de grandes annonces et de rachats de sociétés spécialisées sur des niches (en 2014, Oracle a racheté Micros, éditeur spécialisé dans les solutions à destination des segments hôtelier, hospitalier et alimentaire).
Certaines problématiques représentent encore un frein, comme l’interopérabilité et la compatibilité, la confidentialité et la sécurité des données, la disponibilité des ressources ou encore la personnalisation de la solution. Enfin, il faut en moyenne 5 à 8 ans pour amortir un ERP, ce qui retarde le passage des entreprises vers des solutions “à la demande”.
Un accompagnement de nos clients pour les aider à franchir le cap semble nécessaire. Différentes études devront être menées, en commençant par un schéma directeur des SI qui permettra, entre autres, d’identifier les processus métiers stratégiques et donc les modules les plus adaptés au passage à un mode SaaS. Une étude exhaustive des questions de sécurité et de confidentialité des données sera nécessaire pour lever l’ensemble des doutes des urbanistes SI ou des responsables qualité et sécurité. L’élaboration d’un SLA (Service Level Agreements) permettra de définir précisément et chiffrer les engagements du fournisseur en termes de disponibilité des ressources, de niveau de compensation en cas de non-respect des engagements du fournisseur.
Par G. C., Consultant Sénior