Rencontre avec l’Association Cœur de Forêt
Artimon
Artimon soutient l’Association Cœur de Forêt qui œuvre depuis plus de 15 ans pour la préservation et la valorisation des forêts et de l’Humain.
Entretien avec Charlotte MEYRUEIS, Directrice de l’Association Cœur de Forêt.
Pouvez-vous présenter l’Association Cœur de Forêt et son rôle ?
Cœur de Forêt est une association de préservation des forêts en France et à l’international, qui agit depuis 16 ans sur les causes de la déforestation et de la dégradation des forêts.
Cœur de Forêt œuvre à l’international en s’attachant à mener des programmes de restauration des écosystèmes de forêts dégradées, à accompagner les petits producteurs dans une agriculture et sylviculture durable, à sensibiliser les écoles et populations locales et à développer des filières de commerce équitable.
Depuis 2017, Cœur de Forêt intervient en France pour proposer des alternatives à la dégradation des forêts ainsi que pour rendre acteurs les citoyens et propriétaires de petites forêts de la préservation des forêts.
Quels sont vos objectifs ?
L’objectif de l’association est de lutter contre la déforestation, de restaurer les espaces forestiers et d’appuyer les populations qui sont au contact ou qui dépendent directement des forêts de vivre durablement et dignement.
En 2021, nous aurons planté près de 500 000 arbres comprenant plus de 250 espèces, touchés plus de 20 000 bénéficiaires et développé 33 filières de commerce équitable.
Vous indiquez que l’association intervient essentiellement à l’international pour permettre aux populations locales de vivre dignement. Avez-vous constaté une évolution depuis la mise en œuvre de vos premiers projets, il y a plus de 15 ans ?
Nous avons constaté une raréfaction des ressources forestières qui se répercute directement dans la vie des populations rurales : raréfaction du bois pour les constructions, pour le bois de chauffe domestique, érosion des sols, perturbation des pluies, …
Ces populations sont les plus vulnérables au changement climatique et les techniques qui sont encore utilisées par beaucoup renforce la dégradation des sols et des forêts. Il y a plus que jamais urgence à agir ! Car les solutions existent : mettre en place une transition agro-écologique permettant d’enrichir la fertilité des sols et maintenir de bons rendements, diversifier les cultures, travailler sur les chaines de valeur pour atteindre des circuits courts, …
Comment identifiez-vous les nouveaux projets à mettre en place dans les pays où vous intervenez déjà ou ceux où vous n’intervenez pas encore ?
Nos projets actuels ont été initiés en réponse aux interpellations d’acteurs locaux face à une dégradation de leur environnement, une perte de la biodiversité et une précarité des populations. Nous réfléchissons à initier de nouveaux projets dans les années à venir en ciblant des zones de biodiversité encore à préserver : Asie du Sud-Est, Amazonie ou Bassin du Congo. De nombreux paramètres sont étudiés afin de bien appréhender les contextes locaux, politiques, économiques, sociales et environnementales afin d’y apporter des solutions.
En France, selon l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN), le taux de boisement est de 31%, ce qui en fait la 4ème forêt européenne en surface. A quelles menaces notre forêt est-elle confrontée ?
Si la surface forestière métropolitaine a augmenté ces dernières années, c’est surtout car de grandes surfaces agricoles inexploitées lui sont accessibles à cause de la déprise agricole. Mais de nombreux terrains sont aussi boisés avec la plantation de jeunes arbres. On constate aujourd’hui en France une faible diversification des peuplements forestiers. 5 essences principales s’accaparent aujourd’hui 71% de la forêt plantée. Ce manque de diversification des espèces plantées et le jeune âge de nos forêts affaiblit les écosystèmes forestiers qui sont moins résilients, jusqu’à parfois ne plus ressembler qu’à un champ d’arbres, sans autre biodiversité que l’espèce cultivée. En remplaçant de nombreuses espèces indigènes de nos territoires, les forêts sont d’autant plus fragilisées face au changement climatique, maladies et intempéries (feux de forêts, inondations…).
Justement, vous venez de lancer une campagne de crowdfunding en faveur de la préservation des forêts françaises. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Nous avons lancé un crowdfunding pour soutenir nos actions sur la forêt française : Mieux connaitre pour préserver les forêts françaises ! Malforestation, monocultures et délaissement des parcelles : les forêts françaises sont fragilisées et leur biodiversité est menacée. Il est urgent de se mobiliser pour préserver les écosystèmes forestiers en France !
Je vous invite à découvrir une vidéo sur la page de la collecte de fonds.
Cœur de forêt est financée principalement par vos Mécènes, dont fait partie Artimon. Si nos collaborateurs souhaitent s’impliquer davantage auprès de l’association, que peuvent-ils faire ?
Nous remercions Artimon pour son soutien. S’ils le souhaitent, vos collaborateurs peuvent adhérer à l’association afin de la soutenir et s’impliquer plus concrètement dans des animations de sensibilisation ou de collecte de fonds en physique ou en digital. Pour 2022, vous pouvez participer à la Course des Heroes afin de collecter des fonds et porter les couleurs de l’association !
Pour conclure cet entretien, pourriez-vous nous raconter votre meilleur souvenir au sein de l’Association Cœur de Forêt ?
Notre plus belle histoire est la rencontre avec les personnes impliquées dans nos projets qui portent dans leurs regards une gratitude pour l’appui que nous réalisons pour eux et leur environnement mais aussi pour la longévité de nos actions. Le mot « nous donne de l’espoir » revient très régulièrement car nos actions peuvent s’inscrire sur plusieurs dizaines d’années afin d’être corrélé au rythme des forêts. Notre présence montre que d’autres personnes au bout du monde les soutiennent.
Propos recueillis par Laure RENEVIER
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