La Sobriété : définition, enjeux et perspectives dans le contexte environnemental et énergétique
La sobriété, bien que fréquemment employée dans le débat public, reste un concept flou et mal défini, variant selon les perspectives des locuteurs. Émergeant du concept de « simplicité volontaire » de Richard Gregg (1936), la sobriété est décrite comme la qualité de se comporter avec retenue et sans superflu. Dans un contexte environnemental, elle incarne une modération dans la production et la consommation, associée à des notions telles que frugalité, minimalisme, low tech et zéro déchet.
Apparue dans les années 2000, initialement dans les milieux militants, la sobriété s’est diffusée en réponse aux crises des années 1970-1980 et au rapport Meadows, qui appelait à une gestion raisonnée des ressources. Aujourd’hui, elle oscille entre une approche technique centrée sur l’efficacité énergétique et des concepts sociétaux et politiques comme la décroissance. Cette polysémie rend le concept de sobriété confus le faisant osciller entre pertinence écologique et mirage technique.
Ce rapport vise à clarifier les contours, les opportunités et les limites de la notion de sobriété. Il explore :
- Le contexte favorable à son émergence, notamment en France
- La relation entre efficacité et sobriété
- Les effets rebonds pouvant contrarier les attentes
- Les moyens de maîtriser ce concept.
Historiquement associé à la consommation énergétique, le concept de sobriété a gagné en importance dans le discours politique, notamment suite aux crises énergétiques récentes et aux engagements climatiques de la France. Toutefois, des défis persistent dans l’articulation entre efficacité et sobriété, notamment à cause des effets rebonds et des perceptions d’iniquité sociale.
- Concept flou et émergence contextuelle : La sobriété est un concept ambigu, dérivé de la « simplicité volontaire » de Richard Gregg (1936). Elle s’est diffusée depuis les années 2000 en réponse aux crises économiques et environnementales, et varie selon les locuteurs et contextes.
- Relation entre sobriété et efficacité : Distincte mais complémentaire à l’efficacité énergétique, la sobriété implique des actions comportementales pour réduire le gaspillage sans sacrifier le confort, contrairement à l’efficacité qui repose sur des améliorations technologiques et des processus optimisés.
- Défis et opportunités : La sobriété doit surmonter des effets rebonds et des perceptions d’iniquité pour être pleinement efficace. Une approche structurée et collective, intégrant des changements de comportement et des innovations technologiques, est essentielle pour répondre aux enjeux environnementaux actuels.